Vive le Drive-Thru en Amérique, on peut tout faire en restant assis dans sa voiture : retirer de l'argent, payer ses courses, et pour notre exemple, acheter le pass pour les parcs nationaux canadiens, en pénétrant le Jasper National Park.
Nous nous posons au camping répondant au doux nom de "Pocahontas" qui est à côté des Miette Hot Springs. Camille teste avec motivation son sifflet anti-ours offert par Jérôme et Soraya (Merci... Vraiment !) lors de la courte balade qui mène à la source. En revanche, un aperçu des bains nous démotive d'y aller : une vue splendide sur les montagnes mais depuis une sorte de piscine municipale assez bruyante.

Après un déménagement de camping pour celui de Snaring river (plus central), nous passons la journée au bord des lacs Edith et Annette. C'est le petit paradis, je me baigne dans de l'eau bleu ciel, bordée de sable, au milieu des sapins et des montagnes enneigées.
La Snaring river, qui nous sert à la fois de cuisine et salle de bain, offre un spectacle tout aussi jouissif avec sa belle eau froide qui descend des glaciers. 

Le train transcanadien nous réveille. Le voir traverser ces vallées au milieu des Rocheuses donne une impression de bout du monde.
Nous nous habituons rapidement à tous les réflexes anti-ours (déchets, rangements, odeurs, etc...), et nous comprenons bien que ce n'est pas à prendre à la légère, ils nous entourent. 
Le mont Edith Cavell est majestueux avec glacier et stries de neige, il s'impose dans un paysage très sauvage, aux longs flans de montagnes incurvés, couverts de sapins. Le reste du secteur est fermé à cause des grizzlis, on ne s'éternise pas.
La Valley of the 5 Lakes, en contrebas, apporte une atmosphère paisible. Des lacs couleur émeraude me convainquent de m'y rafraîchir, pendant qu'un spermophile cherche à grappiller notre pique-nique. 
Terminer la journée avec avec bières achetées au village semble une bonne conclusion.

Le parc de Jasper nous offre d'autres spectacles comme le vertigineux et étroit canyon Maligne et ses pierres creusées montrant la puissance des eaux qui le parcourent, le lac Medecine, en voie d'extinction, il se vide comme une baignoire, j'arrive même à apercevoir un petit tourbillon.
Une rando au-dessus du Lac Maligne nous épuise : chaleur, orages, tapis de neige, prés alpins envahis de moustiques, vue moyennement dégagée mais impressionnante, retour trempé. On se console avec des T-Bones (bonnes pièces de bœuf) sur le feu.

Une journée relax au bord du Pyramid Lake, et nous voilà partis sur la Icefields Parkway, route reliant les parcs de Jasper et Banff, à travers vallées plongeantes, montagnes découpées au couteau et glaciers.
Les Athabasca Fall, puissantes, mais vite bondés d'asiatiques arrivant par bus, puis les Sunwapta Falls, moins impressionnantes. Nous passons de panoramas en panoramas, de glaciers en glaciers, sans nous en lasser.
Nous apprenons que demain c'est le Canada Day (fête nationale) ! On trace au premier camping sur la route, Waterflow Lakes, pour être sûr d'avoir une place.
Nous nous y installons pour quelques jours, c'est très très beau, les montagnes à pic nous entourent, nous et 2 lacs d'un bleu éclatant.

Nous occupons nos journées avec des balades autour du camping, des douches glaciales dans la rivière, les alternances soleil / pluie et grêlons. On se détends au bord de la rivière sur nos chaises pliantes, je couds mon premier drapeau (USA) sur mon sac... On prend notre temps et on fait que bouffer !

Peyto Lake, le top, somptueux, on dirait une peinture pour le côté irréel des couleurs. Le vert des sapins sur les pentes abruptes se jette directement dans un bleu clair, glacial et laiteux de ce lac. Je suis époustouflé, mais on est dans le parc de Banff, bien plus touristique et aménagé, et les hordes d'asiatiques et d'indiens (pas les natifs d'Amérique) ne tardent pas à nous entourer, intimement dirais-je. Nous nous en éloignons par une petite rando avec des québécois rencontrés en chemin.

Bow Lake, moins impressionnant après avoir vu le précédent mais vaut tout de même  de s'y attarder. Nous randonnons jusqu'à la cascade du glacier du même nom. Revenus au camping, un Ranger organise une soirée "speech d'infos sur les ours"... On s'en fiche, on est rodés (et surtout fatigués).

Lake Louise, village, station de ski et lac. Le camping est protégé contre les ours par des clôtures électrifiées... On y a pas eu droit jusqu'à présent. Nous posons la voiture et prenons le chemin du lac, en vélo... Camille en peste !
Le lac est bondé de touristes mais beau malgré cet énorme hôtel construit sur son bord. On se pose sur un banc pour admirer la vue, avec le glacier en arrière plan, et aussi faire des commentaires sur les touristes.
Première vraie douche depuis 1 semaine ! Quel bonheur ! Nous partons ensuite  camper dans le seul camping libre dans le parc de Yoho, et faire cuire des saucisses fourrées au cheddar sur le feu, entre les averses. Oui, mon feu résiste aux orages.

Camille prend des nouvelles de sa famille pendant que je me renseigne sur une rando de plusieurs jours dont nous avait parlé Karl à Edmonton, celle du Mont Assiniboine. Ça se ferait sur 3 jours mais il reste à éclaircir le moyen du logement sur place (si on peut éviter de trimballer tente, matelas, gaz, etc...) et la fréquentation des ours, qui reste le point bloquant.
En attendant, nous campons dans un territoire où justement, 2 ours ont été aperçus la veille et rôdent encore. Je pars faire un tour de vélo aux alentours, puis je suis vite ramené au camp par la pluie, qui nous oblige à manger sous un préau.

Nouveaux renseignements sur la rando Assiniboine : risque d'ours modéré car le chemin est assez fréquenté (Camille rassurée !), mais le seul gîte du coin est plein pendant tout le mois de Juillet... On abandonne.
Goldie a besoin de sang neuf. Une vidange à Canmore et un camping de 2 jours dans le parc de Kootenay avant d'arriver au wwoofing en Colombie Britannique.