Le parc de Kootenay, dernier parc des rocheuses canadiennes visité, a été victime de nombreux incendies gigantesques ces 15 dernières années. Nous en apprenons beaucoup sur les causes et conséquences de ces phénomènes et sur ce parc bien moins populaire.
Menu du soir au feu : Cuisses de poulet, courgettes fourrées au fromage et oignons et... La pluie ! Mais je fais un feu digne de la Saint-Jean, il s'en fiche pas mal qu'il pleuve, il reste puissant et nous réchauffe.

Le lendemain, Bacon and eggs sur le poêle à bois que je m'empresse d'allumer au petit matin, et que les averses de la journée me feront entretenir pendant des heures.
Bon, c'est quand même un peu couillon de quitter ce coin sans avoir testé des sources chaudes. Les Radium Hot Springs sont à côté, c'est pas fou, ça fait encore piscine municipale, mais on apprécie le moment.
Ah ! Un plongeoir, du genre haut plongeoir pour faire de beaux plongeons. Un ado s'y exerce et me motive d'essayer... une bombe ! Même pour ce saut des plus basiques, l'élan que je prends allié à la flexibilité de la planche me surprennent, et j'effectue un vulgaire saut en avant comme si on m'avait fait un croche-pied.
Je suis ridicule, Camille rigole bien, d'autres personnes autour sans doute aussi.
Des chèvres des montagnes au milieu de la route du retour finirons de nous amuser.
Demain, le 3ème wwoofing commence. Nous arriverons chez Penny, à la Sparrowhawk Farm, qui élève des moutons au milieu de la vallée d'East Kootenay.

Nous sommes en avance à destination et en profitons pour visiter Kimberley, le village/station de ski voisin. Les maisons à l'architecture germanique et une table de ping-pong publique en pierre rendent le centre agréable.

La ferme est bien bien paumée !
Penny, la soixantaine, est pianiste et scientifique biologiste.
Byron, son mari, à environ 80 ans, est atteint de Parkinson. Il est (a été) architecte, écrivain, professeur d'art, auteur de pièces de théâtre et alpiniste chevronné.
Mickaël, un étudiant employé pour l'été, aide Penny dans des travaux de recherche biologique, sur des grenouilles notamment.
Des aides ménagères défilent toute la semaine pour s'occuper de Byron.
Pour les chiens, 5 Border Collie (Moss, Druid, Drift, Merlin et Quill) et 2 Guardian dogs (Timber et Lucy).
Enfin, une 30aine de moutons et agneaux élèvés pour la viande.

Penny entraîne aussi ses chiens pour des compétitions de dressage.
Démonstration : ahurissant !!!! Un sifflet en forme de demi-lune dans la bouche, les mains dans le dos, immobile au milieu d'un champ, elle contrôle ses chiens par différentes façons de siffler, direction, vitesse, angle de contournement, etc... de manière à gérer un troupeau de moutons (déplacement, division, regroupement).
Ça nous aurait bien aidé à la houblonnière !

Penny est fan de tennis et c'est Wimbledon. Quelle belle façon de commencer ce wwoofing en regardant les demi-finales dans le canapé !
Au début, nous nous occupons des poules, jardinons, élaguons et désherbons le jardin/potager qui est une jungle, mais nos journées de travail sont cools, chaque jour, une activité loisir, et souvent devant la TV : un petit tour au Farmer's market de Cranbrook, les finales Dames et Messieurs de Wimbledon, la finale de l'Euro de foot, le Tour de France,...

Nous sommes vraisemblablement fatigués vu les nuits de 10-12 heures que nous enchaînons.
Nouvel entraînement des chiens, on ne s'en lasse pas ! Nous vaporisons au passage du spray "anti-morsure" sur les moutons car les guardian dogs sont un peu trop protecteurs et arrachent parfois un bout d'oreille ou de patte.
La nature qui nous entoure est encore très sauvage. Rodent périodiquement ours, cougars, loups et coyotes.

Entre orages et arc-en-ciel, nous commençons la tâche physique de la semaine : déblayer à la fourche 3 à 4 ans de caca de moutons mélangé à de la paille, le tout ayant créé un sol surélevé autour de leur enclos d'hiver.
Ce boulot réveille pas mal de mes allergies qui pompent toute mon énergie et je m'essouffle vite. Heureusement, l'aide ménagère du jour prépare pour le diner des ribs sauce BBQ (cuisson basse température) et épis de maïs, c'est une tuerie.
Je poursuit la soirée avec Penny qui me donne une leçon de piano et de musique en général. Je me régale et j'aimerais faire ça tous les soirs.

(Nous sommes le 12 juillet 2016, il y a 16 ans, je partais en bateau avec mes parents. S'en souvenir au fin fond du Canada me provoque une succession de flashbacks qui me font sourire.)

Lors d'un Day off, Penny nous propose de prendre son canoë gonflable pour aller sur le Wasa Lake. Ce lac n'est pas le plus beau mais il est paisible, avec tous les chalets au bord, des minis plages et des petits bateaux à moteur traînant des adolescents en ski nautique. 
De retour, je me couche super tôt pendant que Camille assiste à un nouvel entraînement des chiens, suivi par une dégustation d'un César, le Bloody Mary canadien.

L'attentat de Nice se dévoile aux informations canadiennes. Que devient mon pays ?(j'écris ces lignes alors que je suis en Colombie depuis 3 semaines, et je ne me sens pas moins en sécurité qu'en France...)
Nous digérons cette nouvelle un peu tristement, en dînant les délicieux farcis de Camille.

Notre dernier jour est ponctué par le Lutefisk, une recette d'un poisson nordique, avec les amis de Byron. L'originalité de la dégustation de ce plat est dans son interruption répétée par des shots "d'aquavit" (en phonétique) toutes les 5 minutes, chacun précédé d'une petite chanson dans une langue balte et d'un bon "SKOLL !". De plus, l'un des invités a décoré cette bouteille congelée de fruits collés par la glace, recouvrant ainsi tout la surface.
On fini bien heureux, même si demain nous dirons au revoir au Canada et re-bonjour aux USA.